Comme dans bien des domaines en santé ou dans la vie en général, la chiropratique est une profession qui a énormément évolué avec les années et qui s’inscrit aujourd’hui dans le portrait global des intervenants en santé au Québec et à travers le monde. La demande pour les soins chiro est en constante augmentation depuis 15 ans et avec les dernières années de pandémie la demande a explosé. C’est un phénomène que l’on remarque dans les autres domaines de la santé, que ce soit en physio, acupuncture et masso.
Tout d’abord, les gens qui consultent en chiropratique le font pour des troubles musculosquelettiques, donc en lien avec les articulations, les muscles, les ligaments les tendons et le système nerveux. Historiquement, les gens consultaient un chiropraticien pour à peu près n’importe quoi, par exemple des gens consultaient pour une infection ou parce qu’ils souffraient d’une maladie métabolique et parfois même d’un cancer. Je tiens à faire une petit mise au point d’ordre juridique, ces conditions ne font pas partie du champ d’exercice des chiropraticiens, ne sont pas des conditions pour lesquelles nous sommes formés à l’université et pour lesquelles nous sommes encadrés par une loi professionnelle. Et vous comprendrez que de là est née, avec raison et pour d’autres raisons aussi, une guerre de clocher entre chiros et médecins. Je tiens à préciser que cette guerre de clocher est en voie de disparitions aujourd’hui parce que nous étions dans les mêmes universités.
Ceci étant dit, de nos jours, il n’est pas rare que des gens consultent en chiropratique pour des trouble musculosquelettiques mais qui ont déjà reçu auparavant un diagnostic médical d’une maladie quelconque. Par exemple, quelqu’un pourrait nous consulter pour des raideurs au cou et aux épaules en lien avec la fibromyalgie ou un cancer. Il est important de bien nuancer auprès de ce patient que nous ne traitons pas ce type de condition, mais que nous pouvons les aider, en parallèle de leur suivi médical à gérer leurs symptômes musculosquelettiques et à les soulager de leurs douleurs.
Vous le savez, les chiropraticiens sont titulaires d’un doctorat de premier cycle de 5 ans, 245 crédits, où nous sommes formés entre autres pour l’évaluation et le diagnostic. Il est donc aussi probable qu’un patient vienne nous consulter pour des symptômes musculosquelettiques, et qu’il n’ait pas reçu de diagnostic médical, mais qui présente aussi des symptômes constitutionnels. C’est dans ce genre de présentation où la collaboration professionnelle est encore plus importante pour la protection de la santé de ce patient car une référence se doit d’être faite. Je donne l’exemple d’un patient qui consultait pour des maux de dos qui présenterait aussi des Red flags qui laissaient présager une condition métabolique. Nous avons pu référer ce patient au bon professionnel rapidement. Malheureusement, ce patient souffrait d’un cancer. Mais grâce au bon parcours de soins, ce patient est maintenant en rémission et peut vivre sa vie pleinement.
Écouter l’entrevue radio : https://www.fm1047.ca/audio/508419/pas-besoin-d-avoir-mal-au-dos-pour-aller-voir-un-chiro
Références
- Best Practices for Chiropractic Management of Patients with Chronic Musculoskeletal Pain: A Clinical Practice Guideline., J Altern Complement Med. 2020 Oct;26(10):884-901. doi: 10.1089/acm.2020.0181. Epub 2020 Jul 30.
- Effectiveness of postoperative physical therapy for upper-limb impairments after breast cancer treatment: a systematic review., Arch Phys Med Rehabil. 2015 Jun;96(6):1140-53. doi: 10.1016/j.apmr.2015.01.006. Epub 2015 Jan 13.