Depuis les 2 dernières années, on assiste à une vague de nouvelle naissance que certains appellent les bébés covids. Les ressources du système de santé permettent d’accompagner les futures mères à l’aide de multiples intervenants.Accompagnante à la naissance, infirmière, doulas, sage-femme et médecin font partie de l’équipe pour encadrer le bon déroulement de la naissance côté physiologique et développemental. Je ne vous apprends rien en disant que le corps humain subit plusieurs transformations durant la grossesse: modification du centre de gravité, ouverture du bassin et des côtes sans parler des multiples changements hormonaux. Ces derniers sont souvent accompagnés d’inconforts musculo-squelettiques. C’est ici que nous entrons en jeu comme professionnel complémentaire à l’équipe. Les chiropraticiens peuvent vous accompagner durant la grossesse et collaborent souvent avec les physiothérapeutes périnéales pour soulager, détendre et préparer le corps de la mère à travers les différents trimestres de la grossesse.
Dans notre formation au doctorat, nous suivons des cours afin d’adapter nos soins aux populations particulières, dont les femmes enceintes et les enfants. Certains chiropraticiens vont même jusqu’à développer une expertise supplémentaire par des formations encore plus poussées. Par des mobilisations douces, du travail musculaire précis, des exercices thérapeutiques et des conseils posturaux, nous sommes outillés pour contribuer à diminuer les inconforts jusqu’au jour J. Les études ont même démontré qu’en relâchant les contraintes extra-utérines chez la mère, le temps de travail pourrait être diminué. Considérant que les femmes enceintes n’ont accès qu’à très peu de médicaments, les traitements chiropratiques s’avèrent une alternative conservatrice de choix comme solution sécuritaire et efficace.
Et après la naissance, qu’est-ce qui nous indique qu’on devrait apporter notre bébé voir un chiropraticien? Plusieurs motifs de consultation peuvent amener les parents à faire examiner leur nouveau-né. Le motif le plus commun est la préférence directionnelle, soit qu’un bébé tourne toujours la tête d’un côté plus que de l’autre. Ces conditions par exemple peuvent s’apparenter au torticolis et est un facteur à risque de développer une plagiocéphalie soit une tête plate qui doit être prise en charge. En relâchant certains muscles à l’avantdu cou comme le muscle SCM, le bébé se sent plus confortable de regarder des 2 côtés et on peut souvent prévenir sesmalformations crâniennes. Sans nous proclamer conseillères en lactation, nous sommes aussi en mesure d’évaluer la composante biomécanique de la prise au sein lors de l’allaitement. Un bébé qui aurait de la difficulté à pencher la tête vers l’arrière par exemple ne pourra pas ouvrir suffisamment la bouche pour bien se nourrir. Enfin, la naissance peut aussi être une expérience traumatique sur la colonne vertébrale en particulier lors de l’utilisation d’instruments (forceps, ventouse) pour permettre son extraction ou lorsque nous devons recourir à une césarienne.
Comme chef de file du système neuromusculosquelettique, en faisant la revue de l’historique de naissance du bébé, nous pouvons évaluer les réflexes primitifs, et la mobilité articulaire des petits et référer au besoin si anomalie il y a. Le traitement est bien entendu en douceur et souvent rapidement efficace, considérant l’évolution rapide du système nerveux des bébés.
Cet article fait référence à la chronique radio de la Dre Charlotte Bernier, chiropraticienne, à écouter juste ici!
La technique Webster – Est-ce que ça retourne un bébé en siège ?
Commençons par démystifier une idée fausse courante : Webster n’est pas une technique de retournement de bébé. En d’autres termes, aucun professionnel autre qu’une sage-femme ou un médecin accoucheur ne peut retourner votre bébé. En tant que chiropraticiens, nous sommes formés en tout ce qui touche le système neuro-musculo-squelettique de la mère. L’approche Webster est un outil pour résoudre les problèmes sous-jacents qui peuvent gêner le mouvement du bébé dans le ventre de la mère.
En clinique, nous analysons la position et le mouvement du sacrum (le bas de la colonne vertébrale où s’attache le bassin) ainsi que les muscles et ligaments qui s’attachent dans cette zone pour identifier les problèmes qui contribuent à restreindre le mouvement.
Si le bassin ne bouge pas bien pendant la grossesse, cela peut contribuer à une augmentation des douleurs lombaires, à une traction sur le ligament rond et à une mauvaise position du bébé, ce qui peut contribuer à davantage de difficultés lors de l’accouchement. Aider le sacrum à bouger et à fonctionner comme il se doit peut aider le bébé à se retourner par lui-même. Pour terminer, nous ne pouvons jamais garantir de résultats en thérapie manuelle.